thaïs ☪ si on saute dans le vide

BY g0big FROM TUMBLR
› thaïs carmichael

› he about to lose me

Tu es amoureux en ce moment ? Oui. Non. Bonne question. J'ignore si je suis actuellement amoureuse. Cela dit, oui, je pense que je suis amoureuse, d'une certaine façon. Il y a des personnes desquelles on ne peut jamais se détacher. Je crois que je suis tombée dans ce piège, finalement. Alors être amoureuse, finalement... Pour quoi faire ? Y a quoi dans ton sac à main ? Demander ça c'est hyper personnel ! Enfin, quoi qu'il en soit : mes clés, mon portefeuille, mon téléphone portable, mon ipod, ma trousse de maquillage (mascara, fard à paupière, miroir, rouge à lèvre, baume), une bouteille d'eau, mon agenda, quelques stylos, quelques lingettes en paquet, un gel hydroalcolique, des tickets de métro et des bus, des chewing gum, de la monnaie au fond, et d'autres choses qui n'appartiennent qu'à une femme. Que représente le mariage pour toi ? Plus grand chose depuis que je suis divorcée. Ou plutôt depuis que je me suis mariée, tout court, finalement. Au départ c'est une belle promesse, et puis finalement, tout tombe à l'eau parce qu'on est incapable de se tenir à ce que l'on veut, ce qu'on est. Comment imagines tu l'homme ou la femme de ta vie ? Je ne l'imagine pas. je l'avais et je suis partie. A partir de ce point, plus personne ne pourra me faire croire qu'il existe quelqu'un d'autre. J'aime : Les bons petits restaurants, les bonnes nouvelles, ma fille, partir, les plaisirs simples, les croissants français, le vin blanc, rêver, cuisiner. J'aime pas : Devoir fuir, l'ignorance des gens, conduire, le vin rouge, le vernis à ongle vert, la pluie, l'orage, le noir, l'absence de nouvelle. Comment trouves-tu Austen Valley ? Je suppose que je ne devrais pas faire la difficile. Alors je m'efforce de ne pas être difficile. Je me contente d'avancer, tout doucement, et cette ville est une nécessité. Et puis... avouons le, le choix n'est pas un hasard.

› seal it with a kiss

Voici le test de psychologie. Celui ci est très important, puisque c'est grâce à celui-ci, que nous pourrons déterminer ton groupe. Mettre en gras les bonnes réponses. (une seule réponse par question).

› over to you now

17.05.02 - « i swear i'd love you right » Le yeux fixés sur le plafond, j'inspire profondément. Jason dort calmement à côté de moi. Je frissonne, nue sous les draps, l'esprit embrouillé. Devrais-je le réveiller ? Lui dire maintenant ce que j'ai essayé de lui dire toute la journée ? Non. Mieux vaut attendre le matin, tout ira mieux. Avec quelques heures de sommeil, je me sentirais bien et je pourrais tout lui dire au petit déjeuner. Il sera surpris, mais heureux. Exactement. Il serait content. Il faudrait le dire à Joséphine, qui nous sauterait probablement au cou. C'est ce qui se passera demain. D'ici là, j'ai juste besoin de dormir. Je me retourne et ferme les yeux, tenant de me blottir contre Jason, plongé dans un profond sommeil. Les minutes passent. Une à une, si longues. Peine perdue. Je me lève et attrape mon peignoir, trouvant refuge sur le sol froid de la salle de bain pour essayer de faire le vide dans ma tête. Il faut que j'y vois clair, que les choses se mettent en place en douceur. Mes yeux se fixent sur ma bague de fiançailles et mon regard s'emplit de larmes. Pourquoi ? Pourquoi suis-je dans cet état là ? Repliant machinalement mes jambes sur moi, j'étouffe un sanglot dans cette pièce qui soudain me paraît étrangère. Je me réveille, plus tard. Un peu perdue, pas vraiment au fait de pourquoi je me trouve dans la salle de bain. M'appuyant tant bien que mal sur mes jambes, je rejoins le lit et secoue doucement Jason. « Jason ?» Sa réponse toute convaincante est simple : il se retourne dans le lit, toujours plongé dans les bras de Morphée. Je soupire, renonçant par la même occasion à le réveiller. Et puis c'est le moment où tout bascule, l'éclair de folie qui ne s'explique pas. Saisie d'une nausée, je me précipite à nouveau vers la salle de bain. Mon dîner y passe, ma gorge me brûle, tout me dégoute. Et pourtant tout ce bruit n'alerte pas l'homme que j'aime, trop épuisé par sa journée et par notre soirée. J'achève de rentre mon dîner et me passe le visage sous l'eau, aussi perdue que décidée. J'ai besoin d'aller prendre l'air. Habillée en vitesse, je sors de la maison et m'installe sur le porche, peu sensible à la fraicheur de la nuit. A ce moment précis j'ignore que dans quelques minutes, je vais prendre une décision aussi regrettable qu'idiote. Trop tard, c'est fait. Il me faudra moins d'une heure pour rassembler la quasi totalité de mes affaires et lui laisser ce mot, qui achève mon malheur. Je dépose un baiser sur les cheveux de Joséphine, dans sommeil aussi profond que son frère, avant de disparaître de leur vie.

14.08.05 - « and i told you to be patient » « Maman ? » Une petite voix enfantine me sortit de ma rêverie. Cecilia me regardait, des paillettes dans les yeux. Magnifique dans sa petite robe jaune pâle, elle semblait en admiration devant une figure magique. Anna, ma future belle-sœur s'approcha à son tour pour admirer "le résultat". Je m'accordais un coup d’œil dans le miroir : mes préparatrices avaient fait un superbe travail. Vraiment. La vision que le miroir me renvoyait m'arracha un sourire. J'étais ravie. « Va rejoindre papa Cecilia, il faut que tata finisse de préparer ta maman. » Anna avait cette façon de dire les choses en douceur. Une fois ma petite puce sortit, ma future belle-sœur s'approcha de moi et saisit délicatement le voile qui allait bientôt recouvrir mon visage. Je commençais à réaliser pleinement l'ampleur que les choses prenaient. Aujourd'hui j'allais me marier. J'allais devenir l'épouse de l'homme qui partageait ma vie depuis un peu plus de deux ans et demi. Que serais-je devenue sans lui ? Je me souvenais avec exactitude de la soirée où Ethan avait changé ma vie. Je venais de m'installer à Seattle, je trainais dans un bar sympa, le genre de bar où vont les étudiants vers 18 ou 19h. Il était avec des collègues, et m'avait abordé en allant commander au comptoir. J'avais été étonnée qu'il vienne me parler. Après tout, enceinte de quatre mois, je n'étais pas vraiment le genre de femme qu'on drague. Il m'avait demandé où était le papa de la merveille que j'attendais, et j'avais vaguement répondu qu'il s'était barré à l'autre bout du pays avec une autre fille. Mensonge, mais je n'allais pas raconter ma vie à un inconnu. Il a ensuite vérifié le contenu de mon verre, histoire que je ne me mette pas en "danger", comme il disait. Finalement il a passé la soirée avec moi, à rire, à discuter. Nous nous étions revus, souvent. Il m'avait embrassé un mois après notre première rencontre, avait été là à la naissance de Cecilia. Il avait même aidé au prénom. Et maintenant je l'épousais. Étrange comme les choses de la vie peuvent parfois arriver. Le voile se plaça sur mon visage et je souriais à Anna, qui s'éclipsa doucement quand mon père vint me rejoindre. Mon cœur se mit à battre à tout rompre : dans quelques secondes, je m'engagerais dans l'allée qui me mènerait à Ethan. Je serais une femme mariée. Mais je ne serais pas Madame Bradford comme je me l'étais souvent imaginé : je serais Thaïs Anderson.

06.11.11 - « puisqu'on a plus rien à se dire » Cecilia était couchée depuis longtemps. Allongée sur le canapé, je regardais vaguement la télévision. Comme tous les soirs. Cette vie n'avais plus de sens. Six ans de mariage pour en arriver là. A ne plus se parler, à ne plus se voir. A ne plus faire l'amour, à ne même plus se forcer. Et on s'acharnait, pourtant. Pourquoi ? Parce que nous avions eu le désir d'avoir un enfant qui n'était jamais venu ? Parce que je n'étais plus suffisante, parce que je ne lui plaisais plus ? Parce que je mentais et qu'il le savait ? Peut être étais-ce parce que lui mentais et que je le savais aussi. Nous n'étions plus rien, que deux personnes qui ne savaient plus vraiment où aller. J'avais tendance à comparer la situation à une colocation étrange, sans bruit, où Cecilia faisait le lien entre deux personnes qui ne s'aimaient plus, qui ne s'étaient peut être jamais réellement aimé. Étions-nous vraiment des étrangers maintenant ? La porte d'entrée s'ouvrit, puis se referma. J'attendais, patiemment. Et je savais pourtant que comme tous les soirs, nous nous dirions les même choses, sans se parler, sans même se rendre compte. « Bonsoir Ethan. » « Bonsoir chérie. Cecilia est couchée ? » « Depuis une heure. Comment était ta journée ? » « Bonne, et la tienne ? » « De même. » Il déposa son manteau et se dirigea vers la cuisine, pour aller manger les restes du repas de ce soir. Comme d'habitude. Ou peut être pas, finalement. Je me levais et le rejoignit. Il leva les yeux, étonné. « Je veux un divorce. »

29.10.12 - « somebody that i used to know » Austen Valley, Georgie. J'avais choisi de placer mon "nouveau départ", très relatif, ici. Pour une raison très simple, tellement simple qu'elle tenait en cinq lettres : J-A-S-O-N. Pour Cecilia, il en serait d'autant plus simple que c'était un mot qu'elle aurait dû bien connaître : papa. Mais la question, si telle en était une, ne résidait pas tant dans le fait que Jaosn était, et resterait, une part de ma vie. Plutôt que ma fille avait besoin d'un père, et que même si il n'était plus vraiment le candidat idéal, cette enfant était bien le sienne. Qu'il l'accepte ou non, que l'idée me plaise ou qu'elle me dégoute. Nous avion su nous aimer, et j'avais su nous fuir, nous détruire, nous réduire en poussière parce que j'avais eu peur. Me réfugier dans les bras d'un autre, créer de toute pièce un bonheur presque parfait. notons toutefois le presque. Un papier dans la main, je cherchais le numéro correct. Voilà, c'était ici. Là, le point A où mon chemin recroisait, par mon choix, le chemin de Jason. J'inspirais profondément et me dirigeais vers la porte. Ultime hésitation. Je sonnais à la porte. Quelques secondes s'écoulèrent : elles me semblaient des heures. Des doutes m'interpellèrent : et si il n'ouvrait pas la porte ? Si je tombais nez à nez avec la nouvelle femme de sa vie ? Que devrais-je dire ? La porte s'ouvrit, en fin. Jason. Il avait peu changé : un peu vieilli, dix ans tout de même avaient passé, mais il était toujours égal à lui même. Un silence gêné pris place. « Salut Jason. » Je me serais baffée si j'avais pu. Il referma brusquement la porte, comme si le diable frappait chez lui. J'attendis un moment, avant de tourner les talons. J'étais un fantôme du passé, et ce n'était pas vraiment la meilleure plaisanterie à faire à l'approche d'Halloween.