Quand le passé refait surface . ♣ Kira/Jason

L'homme est faux, certes, mais son pire défaut, c'est qu'il est faible. ▬ Ce soir je ne travaillais pas, j’allais pouvoir profiter du fait que je n’étais pas de garde pour boire un verre dans un bar et pourquoi pas revenir avec une jeune femme avec qui je passerais la nuit sans aucune prise de tête. Voilà ce qu’aurait dû être ma soirée. Bien sûr chaque fois que je faisais des projets quelque chose clochait. J’avais rencontré Kira ce soir dans des bars de la ville. J’étais à la recherche d’une nouvelle conquête pour la nuit quand je l’ai vue. Cette grande blonde était sagement installée au bar. Parfois la jeune femme me faisait penser à une lionne, prête à tout pour avoir ce qu’elle souhaitait. En sa présence je devenais peu à peu comme elle, nous étions en toujours en train de nous battre pour savoir qui aurait le dernier mot. Cela semblait surement puéril pour les personnes qui ne nous connaissaient pas mais j’imagine que nous avions tous les deux choses à prouver. Premièrement je devais me prouver à moi-même que je pouvais résister à une femme. Et secondement j’aimais les petites querelles entre nous avant que l’on se retrouve tous les deux soit chez elle soit chez moi. Comme toujours les rounds se sont succédaient avant que je gagne la partie et qu’elle rentre avec moi. Le reste de la nuit a été fougueuse et passionné comme toujours avec la jeune femme. Il n’y a qu’au lit que nos disputes puériles s’arrêtaient enfin. Alors que le sommeil commençaient à venir, je sentais mes yeux se fermaient j’ai entendu quelqu’un sonnaient à la porte. Qui ça pouvait être aussi tard ? J’enfile mon jean et je me recoiffe légèrement avant d’ouvrir la porte. Un fantôme du passé me faisait fasse. La gorge sèche je ne pouvais dire un seul mot face à elle. « Salut Jason. » Thaïs ? Non sérieusement qu’est ce faisait là ? En plus de frapper chez moi aussi tard elle me saluer comme si elle n’avait jamais disparue durant dix ans. Je me retrouvais en face de mon passé sans être capable dire quelque chose. Cela faisait tant d’année que je n’avais pas eu de ses nouvelles. Dix ans que nous avions rompu tout contact et elle se pointait chez moi comme une fleur. Comme si de rien était. Comme si j’avais oublié tout le mal qu’elle m’avait fait en abandonnant sur un morceau de papier les quelques mots qui ont brisés mon cœur en millier de morceaux. J’aurais pu lui dire milles choses, j’aurais pu hurler, j’aurais pu lui dire que j’étais furieux qu’elle soit venu mais j’étais bien trop sous le choc pour faire cela alors à la place j’ai claqué la porte. Le cœur au fond de ma gorge je me sentais incapable de faire un pas après ce que je venais de faire. Le front collé sur celle-ci j’essayais de refroidir mes idées et je me suppliais intérieurement de ne surtout pas ouvrir la porte. Si je venais à ouvrir celle-ci ça serait comme un échec pour moi.

Tout en soupirant j’essayais de me reprendre j’allais repartir me coucher auprès de mon amante de la nuit et tout sera effacé demain matin. Oui, absolument tout. J’étais conscient que ce que je pensais était totalement faux mais en allant jusqu’à mon salon récupéré mes cigarettes je me le répétais en boucle que demain tout irait bien. J’étais tellement plongé dans mes pensées que je n’ai pas entendu les pas de Kira. Elle devait surement se demander ce que je faisais et qui a bien pu venir frapper à ma porte dans la nuit. Tirant longuement sur ma cigarette je savais que la discussion allait tourner au vinaigre dès qu’elle allait me demandait qui était là. Je n’avais aucune envie de discuter que ce soit avec elle ou avec une autre personne. J’étais beaucoup trop retourné pour ça. Je suis sorti de mes pensées dès que j’ai senti son parfum flottait dans l’air. Elle était surement derrière moi. Eteignant ma cigarette je me retourne vers Kira avant de prendre la parole avant elle. « Je crois que ça serait bien que tu t’en aille maintenant Kira. » Aucun tact mais elle avait l’habitude nous ne nous faisions aucune courbette et nous ne mettions jamais les formes. Je crois qu’en lui demandant de partir ainsi je rêvais que d’une chose… Me disputer avec elle pour oublier.

L'homme est faux, certes, mais son pire défaut, c'est qu'il est faible. ▬ Je n’avais aucune envie de discuter il avait beau être tard je ne souhaitais pas non plus me dormir. Je n’avais qu’une envie prendre un petit verre de whisky et me détendre après ce choc que je venais de recevoir. J’avais beau tiré sur ma cigarette ça n’effacera jamais ce que je ressentais à ce moment précis. Finalement je me suis rendu compte que je n’étais pas seul, je pensais pourtant que Kira était profondément endormi mais je m’étais trompé. C’est donc sans aucun tact que je lui ai demandé de partir, je ne savais même pas si je souhaitais qu’elle parte ou si au contraire je voulais me disputer avec elle pour oublier petit à petit ce fantôme du passé. Quoi qu’il en soit la phrase était sorti et je devrais faire face à certaine conséquence, notamment à la question, qui venait sonner chez moi si tard. « On dirait que tu parles à une prostituée! Si j'en étais une, ça te coûterait bien cher... » Comme si j’avais besoin d’aller voir une prostituée. J’avais encore du charme et je pouvais m’en servir sans en avoir recours à des professionnelles et sans payer le moindre centime. On dit que les hommes sont des salauds pour la plupart mais les femmes ne sont pas mieux. En effet elles sont tout à fait d’accord pour passer une nuit et une seule avec un inconnu. Je n’avais pas besoin de jouer les amoureux transi ni même de mentir, je disais ce que je voulais et si ça ne plaisait pas alors tant pis pour elles. Silencieux, je laissais la jeune femme se servir dans mon frigo comme elle avait l’habitude de le faire d’habitude. « Qui est venu sonner à cette heure? » Et voilà la question que je n’avais pas envie d’entendre, je ne savais même pas quoi répondre à ça. Est-ce que je devais lui dire la vérité ? Non ça ne la regardé pas après tout, Kira et moi n’étions pas ici pour se confiés l’un à l’autre. Maintenant il fallait trouver quelque chose à répondre sans pour autant montrer le moindre sentiment. « Tu peux aussi répondre à ma question tu sais... » Je le relevais les yeux vers Kira, effectivement j’ai dû rester quelques minutes silencieuses, enfin de très longues minutes puisque je n’avais pas ouvert la bouche depuis qu’elle était rentrée dans la cuisine. Non pas que je lui devais des explications mais quand même je n’allais pas jouer les sourds et muets toute la nuit. Ni la jetée dehors d’un seul coup au bout milieu de la nuit. « C’était ma prochaine amante qui me demandé si tu étais enfin parti. » Un sourire cynique s’accroche à mes lèvres quand je dis ça. Je ne cherchais pas à lui mentir juste à esquiver sa question. Je savais que dès que je commencerais à parler d’elle je montrerais ma colère et aucun de nous deux ne voulions voir ça. « Peu importe qui c’était ça ne regarde que moi. » Eh oui les vieilles habitudes reviennent toujours au galop. Je ne voulais rien dire de plus mais connaissant Kira ça n’allait surement pas se terminer aussi vite.

L'homme est faux, certes, mais son pire défaut, c'est qu'il est faible. ▬ Un faux sourire accroché aux lèvres, du cynisme dans ma voix, il était clair que je ne voulais pas répondre à son soudain interrogatoire. Je lui annonce donc que c’est une de mes conquêtes qui attend patiemment qu’elle parte pour rentrer. Une manière détournée pour dire que je n’étais pas accro à elle et que je pouvais choisir n’importe quelle fille. Je n’étais pas fier de ça mais j’imagine que c’est à cause du retour de Thaïs. Kira et moi nous n’étions certes pas en couple mais ça faisait quand même deux ans que nous entretenions une relation. Nous faisions tous pour ne pas être proche l’un de l’autre. Ne pas se confier. Ne pas demander le moindre service et pourtant je lui avais déjà demandé un peu d’aide pour ma sœur. Je ne voulais pas être accro à cette belle blonde et j’utiliserais toutes les armes pour ça. « Tu aurais pu lui dire de venir, on aurait fait un truc à trois.... » Je levais les yeux au ciel à cette phrase. Si la plupart des hommes fantasmaient sur ce genre de plan ce n’était pas du tout mon genre. A croire que j’avais gardé quelques côtés de mon ancienne vie. J’avais certaine limite. Je lui annonce donc que je ne veux rien lui dire. Je préféré rester dans mon mutisme et ne pas répondre à sa question. Espérant secrètement qu’elle ne chercherait pas plus loin. « T'as pas mieux comme réponse?! Je crois que j'ai le droit de savoir qui m'a réveillé en pleine nuit.. » Le problème avec Kira c’est qu’elle ne voit pas quand il ne faut pas insister, elle cherche toujours la petite bête, la petite faille et appuie dessus pour voir ce que ça donne. Ça a le don de m’énerver. Je soupire, une nouvelle fois, sans rien répondre. Mon silence devrait la faire cesser de parler, mais non, elle continue.

« Dis moi qui s'était ou je te jure que tu me reverras plus. Mais bon après tout, je serai facile à remplacer alors ça devrait pas trop te déranger non?. » C’était une vraie question ça ? J’avais dû mal à le croire, elle s’attend à quoi comme réponse ? Un oui elle serait facilement remplaçable ou un non ? Pourquoi elle se met à me poser un ultimatum, on n’est pas marier à ce que je sache. « Non mais tu t’entends sérieusement, tu vas me dire que tu me pose un ultimatum simplement parce que je veux pas te dire qui était derrière la porte ? Ce n’est pas un peu puéril ? » Alors que j’allais dire autre chose j’entends de nouveau quelqu’un sonner à la porte. Tient qui ça peut être encore ? Je me dirige vers la porte en priant pour que ce ne soit pas Thaïs. Ouf… C’est un livreur de pizza. Il se trompe d’appartement, abandonne sa livraison et s’en va. Tant pis pour les voisins. Je reviens dans le salon avec la pizza. « Cette fois ci c’est le livreur de pizza. » Je déposais la pizza sur la table en soupirant avant de m’approcher de Kira. « Tu vas pas faire la gueule pour ça quand même ? Ça n’en vaut pas la peine. » C’était surement faux. Elle en valait la peine cette personne derrière la porte mais je ne l’avouerais jamais.

L'homme est faux, certes, mais son pire défaut, c'est qu'il est faible. ▬ « La fin justifie les moyens, non? » Certes c’était vrai. Et peut être que j’aurais fait la même chose si ça avait été chez elle que quelqu’un venait sonner mais là n’était pas la question. Je cherchais désespérément à trouver la solution à tout ça. Kira pouvait être agréable à certain moment tant dis que dans certaines circonstances j’avais qu’une envie la jeté dehors. Je ne le ferais pas évidemment ce n’est pas mon style mais l’envie était bien présente. Alors que j’allais lui répondre une phrase toute simple ou simplement rester muet j’entends sonner de nouveau… J’espérais que ce ne soit pas Thaïs. Avoir Kira et Thaïs chez moi en même temps ce n’était pas une très bonne idée. Je ne savais pas ce que mon ex voulait et je ne connaissais pas la réaction de mon amante qui pouvait parfois être très impulsive. En tout cas j’étais rassuré de voir que ce n’était qu’un simple livreur de pizza qui s’était trompé de porte en plus. Le pauvre… Je reviens donc avec le carton et je dépose sur la table. Je la voyais déjà toute contente d’espionner et d’avoir la réponse à ses questions. Manque de chance elle était tombée sur un livreur et simplement lui. Pas de fantôme de mon passé. Rien du tout. Je me décide donc à faire un pas vers elle, elle n’allait tout de même pas faire la tête pour une chose aussi futile, fallait-il qu’elle sache tout de moi ? Après tout elle n’avait jamais posé de question auparavant. Elle ne savait rien de moi à part le fait que j’étais médecin, que j’aimais mon métier et que j’avais une sœur, Joey, je ne souhaitais pas qu’elle en sache trop parce que se confier revenait à s’attacher. Et je ne voulais pas m’attacher à elle, que ce soit avec elle ou avec une autre.

« Bon réfléchissons... Tu viens de dire que ça n'en valait pas la peine mais ça doit sûrement être le cas sinon tu m'aurais dit qui c'était. Alors qui ça pourrait être... » Bingo. J’aurais mieux fait de dire n’importe quoi, de trouver une excuse bidon, un ami, un voisin n’importe quoi au lieu de m’enfermer dans mon mutisme. Elle allait me questionner comme si j’étais un de ses suspects. Je la regardais silencieux, le visage figé et j’attendais sa liste. « Un dealeur? Un ami en colère? Un patient en colère? Une ex? » Bing. Touché. J’ai dû cligner de l’œil ou bouger un cil je ne sais pas en tout cas elle avait compris qu’elle avait touché le point sensible. Espérons simplement qu’elle n’en demandera pas plus sur cette ex je n’allais pas lui raconter mon histoire avec Thaïs, je n’aimais pas en parler. Pas depuis son départ en tout cas. « Ah nous y voilà enfin... Tu vois ce n’était pas si compliqué. » Hum qu’est ce qu’elle m’agaçait quand elle souriait comme ça. Je me suis assied dans mon fauteuil en me frottant légèrement le visage. « Tu as eu ta réponse c’est bon ? On peut arrêter dans parlé ou tu vas me cuisinait jusqu’à demain matin ? » Je relâcher la pression sur mes yeux et je la regardais cette fois ci. Et contre toute attente au lieu d’exploser ou de m’énerver un sourire se dessine sur mon visage. « Tu as cru que c’était un dealeur à ma porte ? J’ai une tête de drogué pour toi ? » C’est la première fois qu’on me la sort celle là. Comme si j’étais un drogué. Je n’avais jamais touché à cette merde je voyais trop souvent des patients drogués dans états pitoyable je ne risquais pas de rentrer dans ce genre d’horreur. J’ai attrapé un morceau de pizza et j’ai mordu dedans. Je n’étais pas fan normalement mais il n’y a qu’une seule sorte de pizza que je mange et heureusement c’était celle-ci. « Alors comme ça tu joues les flics avec moi maintenant ? T’as regardé mon casier judiciaire quand tu m’as connu ? » Un petit sourire hypocrite s’affiche. Elle pouvait regarder mon casier il était totalement vierge.

L'homme est faux, certes, mais son pire défaut, c'est qu'il est faible. ▬ « Hum, j'hésite encore... » Il fallait rapidement que l’on change de discussion. Si elle rentrait dans les détails ça remuerait énormément de souvenir et je n’étais pas capable de le supporter. Je n’avais aucune envie de raconter toute l’histoire à Kira. Comment j’avais rencontré Thaïs. Comment c’était finit notre histoire. Lui raconter qu’elle m’avait quitté et briser le cœur ce n’était vraiment pas un passage que j’aimais évoquer durant une conversation. Personne n’aime être plaqué et personne n’aime se le rappeler chaque jour. Alors que je cherchais un moyen de détourner la conversation pour que Kira arrête de se poser des questions je me suis souvenu de la liste qu’elle m’avait présentée. Un ami en colère. Un patient. Un dealeur. Un dealeur ? Vraiment ? J’avais une tête de drogué ? Certes à une époque j’avais un sérieux penchant pour la bouteille mais je ne me suis jamais détruit la santé avec des produits illicites. Même si l’alcool ce n’est pas mieux bien sûr. Je lui pose donc la question à savoir si je ressemblais à un consommateur de drogue ? Elle qui avait été flic au FBI elle était surement douée pour juger les personnes. Et là elle venait de faire une faute de jugement. « Non mais sait-on jamais! Et puis c'est le genre de trucs que tu n'aurais pas voulu me dire parce que tu sais très bien que je te dénoncerai... » Je me mets à rire légèrement en l’entendant dire cela. Elle ne me dénoncerait pas et je le savais parfaitement. Si c’était l’inverse je ne pourrais pas la dénoncer à la police non plus. Si elle venait à prendre de la drogue j’essayais sans aucun doute de l’aider mais je ne la dénoncerais surement pas. Notre relation était bien trop complexe pour que j’avoue pourquoi je ne le ferais pas mais en tout cas c’était évident pour moi. « Je sais que tu ne le ferais pas. Tu ne serais pas capable de me dénoncer tu t’ennuierais trop sans moi. » J’avais dit sur un ton légèrement moqueur. Je ne me moquais pas de Kira mais je savais parfaitement que des hommes elle pourrait en avoir à chaque coin de rue. C’était une très belle femme et il ne fallait pas être idiot pour savoir qu’elle pourrait me remplacer sans problème.

Je tenais à savoir par la même occasion si elle avait fait sa petite enquête sur moi. Elle pouvait regarder mon casier judiciaire j’étais tout à fait clean. Même pas une contravention, je suis quelqu’un de prudent que ce soit en voiture ou ailleurs. « Non mais j'aurais pu! D'ailleurs si tu as un truc à me dire fais le maintenant, ça m'empêchera d'avoir à appeler un de mes contacts demain matin... » De nouveau je me suis mis à sourire avant de me lever et de prendre un verre d’eau dans mon frigo. Je venais de finir ma part de pizza et j’avais soif désormais. De la cuisine je continuais à parler. « Ouh j’ai peur dis donc, tu vas en savoir des choses en lisant mon casier judiciaire. Je suis un honnête citoyen moi madame. » Et c’était vrai en plus. « Tu sais déjà tous ce que tu dois savoir sur moi. Fouillé mon passé ne te démontrera qu’une chose… Je suis un type horriblement ennuyeux. » C’est vrai. Je n’avais pas fait de connerie durant l’adolescence au contraire j’étais « père » et en couple. Ensuite j’ai commencé mes études de médecin, j’ai terminé dans les trois premiers de ma classe, j’ai toujours été sérieux. Un peu trop parfois je dois l’avoué.