lenny&cicely ✖ the night out.

w/ cicely ♥

Allongé sur mon lit, j'avais pris mon cocktail soporifique et sentais mes muscles se détendre, mon esprit divaguer, s'envoler. Je me faisais léger, plus aucune douleur, plus aucune pensée. J'étais vide, incapable de laisser une seule contrariété passer dans mon esprit. Je me sentais couler comme une pierre, perdre le contrôle et à chaque fois, c'était le même effet. Et puis, je sentais cette sensation s'évaporer plus vite que prévu, bien trop rapidement pour que j'ai eu le temps de m'endormir, pour quitter ce corps, ce pays et cet univers pour devenir le prolongement de mon cerveau -déjà bien atteint, je vous l'accorde- où tout me semblait réalisable, à portée de main. Bien plus que cette main amochée, même pas pleine de ses capacités. Aucune souffrance, aucune douleur, aucune peine : bisounours land. Mais ce n'était pas pour ce soir, non. Je tournais et virais dans mes draps frais, incapable de trouver le sommeil. Il n'était pas tard, j'avais pourtant un sommeil de plomb d'habitude. Tant pis, il allait falloir trouver autre chose. Je pris alors mon cellulaire, regardant d'anciens messages et puis, je tombais sur ceux de Cicely. Une jeune femme particulièrement adorable, qui avait trouvé le temps et l'envie de me faire connaitre un peu cette ville, en passant de délicieux moments en sa compagnie. Sociologiquement, nous pouvions être qualifiés d'amis. De façon plus Leonardienne, je pouvais parler d'enfin quelqu'un sur qui à peu près compter et avec qui rire. Rire, c'est vivre, c'est dire à quel point elle peut être importante pour moi, même si je ne le montre pas forcément. En fait, pas du tout. Les amis avaient pour coutume ou caractéristique de se retrouver, pour parler, s'amuser et enfin, faire des choses d'amis. Je pris alors mon portable, lui écrivant un message en espérant qu'elle ne dorme pas ou qu'elle ne soit pas occupée, du moins, pas de trop pour qu'on puisse se retrouver un petit moment. Je lui écris et partis sous la douche, dans la perspective de me changer au cas où. Cette dernière accepta, ce qui provoqua un large sourire sur mon visage, la soirée s'annonçait tout simplement excellente. Serviette autour de la taille, je pris deux cachets, cette fois-ci sans alcool et me préparais. Je ne voulais pas passer pour un alcoolico-dépressif. Non, jamais. Cela impliquait une sanction sociale et une sanction, adieu la vie ici et le tour du monde, me revoilà. Il n'était pas loin de vingt-et-une heure trente, il me fallait y aller dès maintenant pour ne pas être en retard, mais pile à l'heure. Je mis une chemise noire à rayures grises foncées, un pantalon cigarette noir aussi ainsi qu'une veste bleue. Basique, mais assez élégant pour sortir avec une amie. Quelques instants plus tard, à vingt-deux heures moins cinq, je poussais la porte du bar, écrasant mon énième cigarette. Une fois à l'intérieur, je demandais à un serveur une table eu peu en retrait, sans pour autant être isolée. Puis, mon portable vibra, je m'empressais de regarder qui cela pouvait bien être. Probablement Cicely, j'espérais que rien ne lui était arrivé en route. Mon colibri... La jolie brune avait le chic pour trouver des surnoms affectifs tous plus rocambolesques les uns que les autres, cela m'amusait énormément. Je lui répondis de faire attention sur la route, en faisant signe au serveur de me servir un verre de cidre irlandais. Guettant la porte d'entrée, qui ne faisait que s'ouvrir et se refermer, j'espérais qu'à chaque mouvement, Cicely soit derrière cette porte. J'étais impatient de la retrouver et, une femme seule, ne sait-on jamais, surtout la nuit. Leonard, calme toi. Finalement, quelques instants plus tard, une jeune femme à la silhouette familière naviguait entre les personnes, je commençais alors à me lever pour aller à son bord. Le contact de sa main sur ma nuque provoqua un large frisson le long de mon échine, elle avait les mains froides, c'était tout à fait revigorant. Je déposais à mon tour un baiser sur sa joue avant de l'inviter à s’asseoir d'un geste de la main, arborant un large sourire. -« Franchement, ça se fait pas. Tu devrais être sanctionnée... Qu'est ce qui te ferait plaisir ? C'est moi qui offre. » Je prenais un air alors extrêmement sérieux, les sourcils froncés, l'air grave. « Bah quoi ? Ca existe aussi les sanctions positives... » Je finis signe au serveur de venir, avant de me mettre à sourire de façon taquine à la jeune femme. La soirée commençait plutôt bien.