There And Back Again - (Clara)

there and back again

Je courais. Suivie doucement par mon petit Boby, un bébé dalmatien, que j'ai adopté il y a quelques semaines. Je voulais éviter de penser. Je me disais qu'en courant, ça m'aiderait. J'avais besoin de sport d'évacuer le stress de ces derniers jours. J'adore le sport, j'adore courir, ça me tient en forme, et ça me vide la tête. Ça m'éviter de penser aux dernières évènements, aux dernières nouvelles assez effrayantes. Ce matin en me levant, j'ai encore sur ces nausées. Il paraît que c'est normal dans ma situation, à ce moment là. J'ai appris cela il y a quelques jours seulement, et je ne suis pas encore sure d'avoir avalé la pilule, même si j'aurai peut être du. Oui, je suis enceinte. Moi aussi je suis tombée des nues lorsque je l'ai appris. Même si je m'en doutais. Il y a des symptômes qui ne trompent pas. Surtout quand quelques temps auparavant, on a passé une belle nuit d'amour, sans penser à se protéger. Après plusieurs jours enfermée chez moi, ou dans mon restaurant, à me morfondre sur mon sort, j'ai décidé de me relever. Enfin un peu, parce que moralement c'est pas encore ça. Car j'ai décidé de ne rien dire. Je sais que c'est idiot, et qu'au bout d'un moment, je ne pourrais plus mentir. Je pourrais avorter, ni vu ni connu. Mais je ne veux pas, je ne supporterai pas. Je ne juge pas les femmes qui le font, souvent n'ont pas le choix. Moi je l'ai et j'ai choisi de le garder. Après tout, en plus d'être mon bébé, c'est le sien … même si je n'ai rien dit à lui non plus. En réalité, c'est surtout à cause de lui que je ne veux rien dire, j'ai trop peur de sa réaction. Je ne suis plus avec le dit papa. Enfin, même si c'est lui, qui m'a donné cet enfant.

Il était dix-sept heures, je courais depuis une bonne demi heure. Ce n'est pas beaucoup, mais j'étais fatiguée, je me sentais assez nauséeuse encore. Alors je préférais ne pas me forcer et m'assoir sur un banc. Boby tout gentil, se coucha devant le banc. Heureusement qu'il est là en ce moment. Avant d'aller au restaurant ce soir, je voulais me reposer. Je ne transpirais même pas, tellement j'avais pas vraiment couru. J'y arrivais pas, je crois que mes pensées et mes nausées avaient raison de mes jambes. Assise, je regardais autour de moi, ces gens, qui ont des enfants. En même temps dans ce parc, c'est inévitable. Balançoires et tourniquets y sont de mises. Je regardais les mamans épanouies, parfois débordées par les caprice. Je souriais, même si j'étais complètement paniquée. Assise sur ce banc, en tenue de sport, un short et un débardeur noirs, et pas maquillée, je devais être belle à voir. Je n'avais pas mon sac, juste mon portable. Mon sac je l'avais laissé à mon resto qui n'est pas loin de ce joli petit parc. Je regardais, aucun message. Ce qui me désola quelques peu.

there and back again

J'étais encore et toujours dans mes pensées. Comme un bug. Je regardais devant moi, tout en rêvassant, en étant dans la lune. En voyant tous ces enfants heureux de vivre, de s'amuser, et surtout je regardais les parents. Il y avait plus de mamans que de papas c'est vrai. Mais certains étaient là en famille. Je les voyais si heureux, si épanouis tous ensemble. De belles familles. Et je me disais que moi aussi peut être je vivrais ça un jour. J'espérais que ce soit avec le papa de mon bébé. Même si j'en doute beaucoup. Ce qui s'est passé n'était pas prévu, et même si c'était une nuit intense, et magnifique, je ne sais pas comment cela tournera. Je ne sais pas comment lui dire, qu'il va être papa. J'ai peur qu'il réagisse mal, qu'il ne veuille plus de moi. Enfin ça c'est déjà le cas. Qu'il ne veuille plus de moi du tout, qu'il me repousse. C'est pour ça que pour le moment je préfère garder ça pour moi. Après tout ça se voit pas du tout, c'est donc très facile à dissimuler. Surtout parce que le papa et ben je ne le vois pas, ou vraiment rarement, donc ça aide à garder le secret. Assise sur ce banc avec mon petit Boby. Tout semblait facile pour lui. Il était content pour tout. Rien que pour ça il m'aidait beaucoup, il me remontait le moral. Aussi il faut dire que depuis les derniers événements, j'avais tendance à déprimer quelques peu. Alors il venait me faire des câlin. Une voix me sorti de mes pensées. Une voie qui parlait à mon chiot. Ce qui me fit sourire, car je reconnu immédiatement cette voix, et cette jeune femme qui venait de s’asseoir à côté de moi. Clara. Une fille que j'adore, une fille bien, à qui je peux parler. Même si sur le coup on va éviter les confidences. J'ai confiance en elle, la seule chose, c'est qu'elle est la meilleure amie de Nick. Elle est devenue l'une des miennes, un peu par alliance on va dire. Il faut dire aussi, que c'est l'une des seules personnes avec Vithanie à nous avoir vraiment soutenu tous les deux. Salut ma belle. On dirait oui qu'on a eu la même idée. Ça fait du bien de se défouler un peu. Dis-je souriante, bien qu'en réalité, ce matin, cette course ne m'aie pas vraiment fait du bien. Je me sentais pas très bien, les nausées, un peu mal au ventre. Mais c'est normal après tout c'est le début. Non, pas vraiment. Juste besoin de prendre l'air. Répondis-je à mon amie, lorsqu'elle me parla d'oublie. En réalité oui. Mais je suis quelqu'un d'assez secrète. Enfin ça dépend. Mais lorsqu'il s'agit de vrais ennuis, ou des choses qui me touchent vraiment, j'ai tendance à me renfermer, et à garder ces choses pour moi. Les personnes qui me connaissent bien comme Nick ou Vithanie le voient directement. Malheureusement je crois que depuis le temps Clara, commence à me connaître autant qu'eux, ou presque. Et toi, t'avais besoin d'oublier ? Lui dis-je en lui souriant. C'est toujours compliqué avec Hermes ? Oui elle m'en a déjà parlé, alors je me permettais d'aborder le sujet. Vu la réaction sur son visage apparemment j'avais vu juste. Tu peux m'en parler si tu veux. Lui proposais-je sincèrement et gentiment. Il faut dire, que depuis ma rupture avec Nick, on est restée de très bonnes amies, plutôt proches même. Même si le nom de Nick était banni des conversations afin de ne pas mettre des tensions entre nous.

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Clara et moi discutions. À peine était elle arrivée que les grandes discussions étaient de mise. Elle me parlait de son ami Hermes, que je connais un peu. Je l'ai rencontré plusieurs fois, mais c'est vrai qu'il n'est pas toujours très net, et qu'il fait de la peine à Clara ce qui m'énerve. Je n'ai pas trop confiance en lui, bien que je soutienne à fond Clara si elle l'aime. Lorsqu'elle me confirma que je connaissais son défaut, je ne répondis rien, je fis simplement un signe de la tête, pour montrer que j'étais d'accord avec ce qu'elle disait. Je l'écoutais me parler. Je fus d'ailleurs un peu choquée lorsqu'elle me parla des soirs qui avait mal tourné, qu'elle s'était même pris des coups. La voyant qui commençait à pleurer, j'eu le réflexe de la prendre dans mes bras. Je n'allais pas la laisser comme ça. Même si elle ne pleurait pas un torrent de larmes, je la sentais vraiment mal. Non ce n'est pas ridicule, je comprends. Je ne pouvais que la comprendre. J'ai vécu les mêmes choses avec Nick, même s'il était quand même moins violent, enfin pas avec moi en tout cas. Je sais que tu tiens à lui, mais ne te fais pas du mal. Lui dis-je essayant de la réconforter comme je le pouvais. Nick entre la boxe, la drogue, les trafics et ses groupies, j'avais du mal. C'est en partie les choses qui ont eu raison de nous, ces derniers mois. Tu mérites tellement mieux. Lui dis-je encore une fois pour la réconforter, et j'étais surtout sincère. Elle mérite un homme qui l'aime et qui la traite comme une princesse, comme elle est quoi. Pas comme quelque chose qui passe après la drogue. Même si je sais ce que c'est que de s'accrocher de toutes ses forces, même lorsque l'on sait que c'est perdu d'avance. Je refusais d'ouvrir les yeux, et un jour la réalité est venue à moi. Et je me suis retrouvée célibataire. En gardant Clara dans mes bras, je regardais toujours autour de moi. Je me disais que toutes les deux on avait vraiment pas de chance sentimentalement. On veut toutes les deux des hommes, qui nous veulent pas, ou pas vraiment en retour. On se sent perdue. On se comprend, on se confie. J'ai vraiment confiance en elle. Je jettai un œil à mon Boby en bas, qui assis nous regardait avec ses grands yeux ronds. Il me faisait sourire ce petit. Il sentait qu'on était triste, posant une papatte sur la jambe de mon amie Clara. Je voulais qu'elle essuie ses larmes. Même si dans tout ça, j'avais envie de lui montrer qu'elle était pas seule à avoir pas mal de problèmes en ce moment. Même si en réfléchissant je me dis que les siens sont surement plus graves que les miens je ne sais pas. Je ne savais pas si je pouvais lui en parler. Enfin je sais que je peux lui faire confiance, j'ai juste peur de sa réaction, peur qu'elle aie la même que moi, la même que la sienne, que je redoute plus que tout. Comment lui avouer ça. Je commençais à stresser, à m'angoisser. Je me retirais un peu, la laissant quelque peu respirer, sentant qu'elle pleurait moins. Je regardais à nouveau vers Boby dans ses yeux. Il me faisait craquer, me donnait du courage. C'est stupide n'est ce pas ? Mais je m'y suis vraiment attachée, et je l'aime très fort, même si ce n'est qu'un chien comme dirait beaucoup d'autres. Mais je m'en fiche, ils peuvent penser ce qu'ils veulent. Je sais, ce que je dis n'a pas de sens, c'est parce que j'attends. Je sais que je vais annoncer la nouvelle à Clara d'ici quelques instants, mais ce n'est pas facile. J'essaie de me retenir mais moi aussi ça me ronge depuis des jours. Je pris une grande inspiration et lâcha les mots. Doucement, presque chuchotés pour que tout le monde n'entende pas. Je suis enceinte. Je voulais pas que tout le monde entende, et aussi de le dire rendait la chose vraiment concrète réelle, encore plus angoissante. Le dire à Clara restait facile, fallait aussi lui annoncer qui était le père. Car personne ne sait qu'on a passé une nuit ensemble avec son meilleur ami. Je ne sais pas si elle réagira bien à ça. Je tremblais légèrement, un peu soulagée et à la fois énervée. Je tournais discrètement mon regard vers elle, cherchant une quelconque réaction. J'espérais que mes soucis lui fassent oublier quelques instants les siens.

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Bien sur que je comprends. Répondis-je lorsqu'elle me parlait de Hermes. Je sais tellement ce que c'est, ce que ça fait. Cette personne si spéciale, qui a ce quelque chose qui nous rend fortes et vulnérables à la fois. Quelle philosophe j'étais. Je ne me rendais pas forcement compte de ce que je racontais à mon amie, mais je parlais. Je parlais bien sur de Nick personnellement. Je ne disais pas son prénom, même si n'importe qui qui me connait un minimum saura très bien de qui je parle ainsi, même si cela fait très longtemps que je n'avais pas parlé de lui, et encore moins de cette façon. Je l'aimais toujours certes, mais en plus je suis retombée amoureuse de lui, comme avant. Quant à lui je suis loin de croire que c'est réciproque. C'était certainement un moment d'égarement. Il arrive souvent que deux personnes séparées ayant vécu une histoire forte, retombent et aient des faiblesses. Sûrement à cause de bon souvenir, et de nostalgie. J'écoutais ce qu'elle me disait, quand elle parlait de se voir compter les jours sans passion et sans folie. J'étais tellement d'accord avec elle. Il ne se passait plus rien dans ma vie, à part mon restaurant et mon petit Boby, qui a illuminé mes journées. Et il y a quelques jours la passion est revenue, et c'était tellement bon, tellement agréable. Je ne parle pas de sexe là, mais des émotions que j'ai ressenti ce soir là. Ces frissons, mon cœur qui s'emballait. Il n'y avait pas de paroles, on entendait juste nos souffles saccadés. Sans doute l'une des plus belles nuits de ma vie, que je n'oublierai jamais. Surtout qu'elle a laissé quelque chose. Quelque chose qu'on ne peut effacer. Quelque chose qui nous lie à vie. C'est difficilement, et quelque peu tremblante que j'avais annoncé la nouvelle à Clara mon amie. Qui était très étonnée. Ce qui ne me surprenait pas le moins du monde. Mais ça réaction fut assez violente, sa voix était perchée. Doucement, lui dis-je ensuite. Je ne voulais pas que tout le monde entende. S'il te plaît, t'es la seule à le savoir, je veux pas que ça s'ébruite, pas pour l'instant. Lui dis-je en la regardant. Je parlais doucement, mes mains posées sur mes genoux, je regardais autour de moi. Il n'y avait personne susceptible de nous connaître, mais bon, on est à Austen Valley. Les secrets ne restent pas des secrets très longtemps. Ici les murs et les arbres ont des oreilles. Depuis une quinzaine de jour, mais je l'ai su y a seulement quelques jours. Lui avouais-je, encore une fois doucement. Puis la question à la quelle je m'attendais le plus, celle que je redoutais tomba. C'est normal, moi aussi je l'aurai posée. Je suis célibataire, je ne parle pas de mes éventuelles aventures d'un soir. Et par chance ou non, ce n'est pas le fruit d'une de ces nuits improvisées. Je tournai alors mon visage vers Clara, je la regardais dans les yeux. Je ne répondis pas. J'essayais de lui faire comprendre qui il était juste par le regard. Il passa quelques secondes, puis je vis que ça s'illumina dans ses yeux, qu'elle compris directement. Je fis une petite moue, entre un sourire et une grimace. Je ne savais pas trop comment m'exprimer, pour expliquer tout ça. Qu'est ce que je vais faire ? Répétai-je, juste après elle. Je réfléchissais en déviant à nouveau mes yeux vers ce qu'il y avait devant moi. J'en sais rien, j'ai envie de le garder, même si ça va être dur je sens. Oui, je savais que les problèmes allaient commencer, ou plutôt continuer face à cet événement. Ne lui dis rien. Service énorme, que je demandais à une bonne amie à moi, mais surtout la meilleure amie du papa. C'est moi qui dois le faire, mais pas tout de suite … Car oui, c'est trop personnel. Je lui demandais de ne rien lui dire, à Nick. Ce sera à moi de lui dire, que sa vie va changer, qu'il sera lié à moi pour toujours d'une certaine façon. Même si j'ai vraiment peur de sa réaction, de le perdre encore, encore plus que ça n'est déjà arrivé.