(les copines) la vrai question aujourd’hui c’est : est-il un homo convaincu ou un hétéro hésitant ?

BY RESUME FROM BAZZART
› chloe, sloane, zoe & kono

Ce week-end, c'était jour de fête. De un, c'était mon anniversaire - oui, ça se fête, même vingt-sept ans. De deux, je n'avais aucun mariage de prévu - donc pas de stress, pas de courses à travers toute la ville et tout. De trois, il faisait beau et relativement chaud, ce qui était toujours agréable à cette époque de l'année. Et de quatre, la meilleure partie pour la fin, mes trois meilleures copines débarquaient pour un week-end entier à Austin Valley pour faire la fête. Bref, ce week-end s'annonçait sous les meilleurs hospices. Le programme n'était pas encore exactement fixé : soit une soirée pyjama dans mon appartement à bouffer des bonbons avec de la vodka - qui vous a dit qu'on avait presque trente ans ? -, soit la fin de soirée dans l'une des rares boîtes de nuit d'Austin Valley que Zoe - la spécialiste du groupe - trouvait fréquentable. Tout allait dépendre de notre état à la fin du before prévu dans mon appartement. Appartement qui allait d'ailleurs bientôt devenir notre appartement; à Chloe et moi.
Je savais que ma meilleure amie venait de subir une énième déception amoureuse là-bas, à Atlanta, et je m'en voulais d'être si loin d'elle. Elle avait besoin de changer d'air, de voir d'autres personnes, d'autres choses. Et moi j'avais une chambre d'amis qui n'attendait qu'elle. Et puis je m'ennuyait un peu toute seule ici. Je voulais donc profiter de la soirée pour lui proposer de venir vivre avec moi, ici, dans mon appartement, à Austin Valley. Oh bien sûr, la ville offrait beaucoup moins de divertissement qu'Atlanta mais la qualité de vie y était plus que bonne. J'étais sûre que Sloane et Zoe - qui prenaient autant que moi les intérêts de Chloe à coeur - approuveraient mon idée.
En parlant de Sloane, je devais trouver un moment dans le week-end pour lui montrer ce qu'il y avait de nouveau dans la préparations de son mariage. La cérémonie approchait à grand pas et je ne voulais rien laisser au hasard, surtout pas pour le mariage de ma meilleure amie. Je voulais aussi et surtout qu'elle se détende et qu'elle me délègue certaines choses. Ce mariage la rendait stressée au possible et ce n'était jamais bon pour la peau. Et en plus son fiancé était un abruti ... Je lui avais bien dit le fond de ma pensée à son sujet, et les filles aussi, mais elle était folle amoureuse et c'était l'homme de sa vie. Moi, il me donnait surtout envie de vomir. D'après Zoe, c'était sans doute le seul homme pour lequel elle n'avait éprouvé absolument aucun désir depuis les dix dernières années. Ce qui n'était pas rien.
Sacrée Zoe. Parfois, heureusement qu'elle était là pour nous redonner le sourire, avec toutes ses histoires abracadabrantes. Il fallait absolument que je pense à lui montrer la nouvelle paire de chaussures que j'avais acheter pour lui demander son avis. Après tout, c'était elle la spécialiste dans ce domaine.
J'étais en train de finir de ranger mon appartement de fond en comble - quand elles débarquent, les filles sont des vraies tornades, alors autant dégager le terrain - quand on sonna à la porte. Je me précipitais pour ouvrir, découvrant mes trois meilleures amies, les femmes de ma vie, totalement resplendissante. Elles crièrent en coeur "JOYEUX ANNIVERSAIRE", avant que je les prenne ensemble dans mes bras. Les câlins collectifs c'était la vie. Nous restâmes ainsi collées plusieurs secondes à rire avant que je ne les fasse officiellement rentrer à l'intérieur de mon appartement. "Comment vous m'avez trop manqué quoi !", dis-je en riant et en sortant quatre verres. Il était dix-huit heures et la soirée ne faisait que commencer. J'avais fait le plein de bouteilles et Zoe aussi visiblement - c'était elle la spécialiste de la fête après tout. Je complimentais Sloane sur sa jolie robe et sa nouvelle coupe de cheveux avant de m'asseoir dans le canapé en prenant Chloe par le bras : "Et toi, comment ça va mon petit chat ?". Sous-entendu, est-ce que le vilain monsieur a arrêté de jouer au con avec toi.

Je n’arrivais toujours pas encore à croire ce que je venais de faire : quitter le job que j’avais tant galéré à avoir à Atlanta à la fin de mes études car l’équipe doutait de mes capacités étant une femme, quitter la ville où j’avais grandi et ma famille, quitter l’appartement dont j’avais été tellement fière d’obtenir les clés même si j’avais un peu dû séduire le propriétaire précédent pour qu’il me choisisse plutôt que le couple rasoir qui était en compétition avec moi, … , quitter ma vie actuelle pour Austin Valley. La ville où habitait ma Kono depuis déjà quelques années, dont je me moquais à chaque visite pour son manque d’activités nocturnes, et son manque de mâles à mettre dans mon lit. Et pourtant, c’était bien moi, Zoe Castellano qui venait d’emménager dans un nouvel appartement, mieux que mon ancien, ça il fallait l’avouer, et qui venait de signer comme nouvel architecte dans une petite étude du centre ville. Tout ça pour me rapprocher de l’une de mes meilleures amies. Lui cacher toutes ces nouveautés depuis un mois avait été un vrai calvaire, à elle ainsi qu’à Chloe et Sloane, mais l’heure de la délivrance avait enfin sonné. Ce soir, pour l’anniversaire de Kono, pendant la soirée qu’elle nous avait organisé dans son chez-elle d’Austin, j’allais leur avouer que je faisais maintenant partie des habitantes de cette ville. Et je sautillais presque sur place en m’imaginant leurs têtes, elles n’en croiraient pas leurs oreilles, c’était sur.

Mais cette soirée était d’abord celle de Kono, elle nous avait invitées pour fêter dignement, enfin plus ou moins en fonction du nombre de bouteilles que nous videront, ses vingt-sept ans. Comme je ne savais pas vraiment ce qu’elle avait prévu, et que nous étions à nous quatre de grands habituées des soirées pyjama bonbons-boissons, j’avais fourré dans un grand sac de week-end mon pyjama de « fille », soit un pantalon ultra confortable en molleton rose et le débardeur blanc assorti, quelques bouteilles de réserve au cas où l’alcool venait à manquer, deux sachets d’oursons guimauve chocolat, une trousse de toilette, une trousse de maquillage et une tenue complète de rechange, soit une paire de low boots noirs, un jean slim et une blouse en coton grise. J’avais enfilé une robe noire toute simple mais qui devrait faire son effet si une sortie dans un bar était prévue, et des escarpins rouges. J’avais laissé mes longs cheveux châtains onduler librement sur mes épaules, les hommes aimaient les crinières un peu folles de toute façon. Pour ne pas que Chloe et Sloane me posent des questions sur le fait que je ne covoiture pas avec elles depuis Atlanta, j’avais prétexté un rendez-vous professionnel, et leur avait promis de les rejoindre devant l’immeuble de Kono à l’heure prévue.

Lorsque cette dernière ouvrit la porte de son duplex, nous purent donc toutes les trois à l’unisson nous exclamer « Joyeux anniversaire !! » . Un grand sourire éclaira son visage, et elle s’avança sur le pallier pour nous prendre toutes les trois dans ses bras. Les câlins à quatre, notre spécialité depuis qu’on se connaissait. Les meilleurs. Même comparé à celui d’un homme qui se collait à vous dans son plus simple appareil. Ces trois filles, elles étaient mes indispensables. « Comment vous m'avez trop manqué quoi ! » . Une minute plus tard, la jeune brune se recula pour nous laisser entrer chez elle. Elle sortit quatre verres à pied d’un buffet, j’en profitais pour sortir les deux bouteilles que j’avais « cachées » dans mon sac et les posais sur la table basse en haussant les épaules en réponse au regard amusé de Kono. Pendant qu’elle complimentait notre future mariée, Sloane, sur sa nouvelle robe, et qu’elle se renseignait sur l’actualité amoureuse de la romantique Chloe en passant un bras au dessus de ses frêles épaules, je m’agenouillais à côté de la petite table et débouchais une bouteille de champagne avant de remplir les quatre verres. J’en pris un de ma main droite et commençait à le lever, en attendant que mes chipies fassent de même. La soirée ne pourrait commencer qu’une fois que les verres se seraient entrechoqués.