IT JUST GOES ON AND ON (r)

When you run .
it feels like it'll never end.

Se lever, ça n'a jamais rien de bien d'attrayant. En étant dans le monde de Morphée, rien ne pouvait m'atteindre. Les soucis s'envolaient. La peine était partie. Le noir. C'était le noir total. Et c'était agréable. C'est agréable. D'avoir le cerveau, durant quelques temps, hors de portée de la réalité. Mais le réveil est d'autant plus difficile. Ma main glissant le long du long pour rencontrer le vide. Habituellement, elle aurait trouvé l'épaule d'Hermès. Mais il n'était pas là. Et c'est à ce moment-là que la réalité me rattrape. Me frappe en plein visage avec les souvenirs des jours précédents. L'envie de se retourner pour se rendormir se fait sentir. Ce serait tellement agréable de pouvoir se rendormir, pour une fois encore oublier. Mais je ne peux pas. Je ne dois pas. Les jours passent et se ressemblent. Je suis las et me traîne. Me triturant l'esprit pour trouver le courage de l'appeler. De l'affronter. D'affronter la réalité qui saute aux yeux. Mais je suis lâche. Je ne peux pas faire ça. Je ne veux pas. Pas encore. Alors une fois encore, je me lève et descend dans la cuisine. Me demandant ce que je vais bien pouvoir faire de ma journée pour m'occuper. Occuper cet esprit qui retourne sans cesse à ses côtés. Avant de se heurter au mur des souvenirs plus douloureux. Le liquide chaud de ma boisson, s'écoule dans ma gorge, me réveillant encore davantage. Accoudée au comptoir de la cuisine, mon regard reste dans le vague. J'envisage d'aller travailler bien que je sois en weekend. Mais je ne me vois pas rester à la maison. Je ne veux pas être seule. Surtout pas. C'est bien trop facile de réfléchir dans ces cas-là. Une douche. J'ai besoin d'une douche. L'eau chaude s'infiltrant dans chaque pore de ma peau ne me détend pas. Alors que je passe généralement de longues minutes sous la douche, celle-là fût brève. En sortant, j'enroule une serviette autour de ma taille. Essore mes cheveux, pour ne pas goûter dans toute la maison. Et vais m'asseoir sur mon lit. D'un geste vif, j'attrape mon téléphone portable. Un nouveau message. D'Hermès. Il me demande si je vais bien, si je peux l'appeler ou si on peut se voir. Mon coeur se serre. Bien sûr que je veux le voir, l'entendre, le toucher. Mais je dois. Ma raison doit être plus forte que mon coeur. Je lance le téléphone à travers le lit et ce dernier se retrouve contre mon oreiller. Mon regard se pose sur l'extérieur, sur les vagues qui viennent s'échouer sur le sable. Je dois sortir. Sortir rapidement de cette maison qui m'étouffe. Que j'aille courir. Me dépenser. Courir est la seule chose qui me fasse réellement du bien. Je m'habille donc. Enfile mon jogging, un débardeur violet et une veste noire. Attache mes cheveux en chignon, afin qu'il ne me gêne pas. Et descend les escaliers pour sortir. La plage n'est pas loin de chez moi. J'ai toujours pensé que j'avais de la chance. J'ai toujours adoré cette maison. Elle me rappelle tant de bons souvenirs. Mais là, tout de suite, je ne veux pas y être. En arrivant sur la plage, je regarde autour de moi. Le point positif de sortir de bon matin et de ne croiser que très peu de monde. Les gens préférant faire des grasses matinées ; ou encore passer du temps en famille. Il est rare de croiser âme qui vive le samedi matin. Aujourd'hui est une exception. Du coin de l'oeil, j'aperçois un couple se baladant, main dans la main, souriant, heureux. Je détourne le regard. Je ne veux pas voir ça. Mes yeux se posent désormais sur une silhouette. Silhouette qui ne m'est pas inconnue. Un vague sourire se dessine sur mon visage. Ça ne m'étonne pas de croiser Samuel à cette heure-ci. Il aime courir, autant que moi. Et se lever tôt ne lui fait pas peur. Il est tout à fait le genre de personne dont j'ai besoin aujourd'hui. Lorsqu'il est dans les parages, j'ai sans cesse envie de dépasser mes limites. Quoi de mieux pour me changer les idées. Je me lance donc à sa poursuite. Tentant de contrôler ma respiration. Mes foulées sont longues et rapides. Je le rattrape en assez peu de temps. Heureusement. Une fois à sa portée, je pose une main sur son épaule pour le stopper. Et bien, il y en a qui sont matinaux aujourd'hui ? Dis-je, le sourire aux lèvres. Je sais, au fond de moi, que ce matin encore, il allait falloir que je me surpasse. Et je suis prête. J'aime faire en sorte de battre un homme. Surtout Samuel.

Samuel s'était levé tôt aujourd'hui. Il avait prévue de faire quelques trucs comme par exemple aller courir. On aurait pu croire qu'il voulait éviter la maison à cause des préparatifs, mais ce n'était pas forcément le cas. Certes Samuel était un homme alors tout ce qui touche à l'organisation d'un mariage c'est un peu du chinois pour lui, mais il aime faire plaisir à sa femme. Il pensait donc la laisser dormir en allant sous la douche et en se préparant pour aller courir. Ensuite il descendit vers la cuisine se prendre un truc à manger. Toujours personne à l'horizon du moins c'est ce qu'il pensait. Lorsqu'il s'apprêta à partir discrètement il vit Brooke arriver d'un pas décidé. « Où est-ce que tu vas ? » Lui demanda Brooke. Elle semblait étonnée de le voir sortir maintenant. Peut-être qu'elle avait prévue quelque chose pour eux. Samuel espérait que non puisqu'il s'était mis dans la tête d'aller courir. Cela lui faisait énormément de bien surtout depuis qu'il sait qu'il doit aider à organiser un énorme mariage au lieu de profiter des derniers moments avant son départ. « Je vais courir un petit moment. » Lui répondit Samuel tout en allant vers la porte. Il se disait que s'il allait vite elle ne l'empêcherait pas de partir. Non pas qu'il soit en colère, qu'il soit malheureux mais parfois il a besoin de temps pour lui. Samuel part du principe que pour qu'un mariage fonctionne chacun doit garder une certaine indépendance. Pour lui cela passe par le sport et ses amis alors que pour elle ce sont ses amies et le shopping par exemple. « Si je ne connaissais pas ton addiction pour le sport je penserais que tu as une maîtresse .. » Lui fit remarquer Brooke ce qui arrêta Samuel net dans son élan. Il se demandait bien d'ou cette idée pouvait venir. Ce n'était pas comme s'il avait été distant ces derniers temps. C'est vrai que parfois il retrouve une amie Clara pour courir, mais comme le mot l'indique ce n'est qu'une amie. Samuel ne fait pas partie de ses hommes qui font dans la polygamie et dans le double jeu. « Et je rentrerais en sueur à chaque fois si j'étais avec une maîtresse ? » Lui demanda Samuel avant de se mettre à sourire. Pour lui c'était presque amusant tellement c'était impossible. Il n'aurait pas le temps d'aller voir une femme, faire son affaire et revenir propre. Ce n'était pas de l'avis de sa femme. « Si elle est aussi sportive que toi oui ! » Lui rétorqua Brooke. Au fond elle n'était pas vraiment sérieuse elle connaissait son mari. On aurait plutôt dit qu'elle essayait de mettre l'attention sur autre chose comme si elle lui cachait quelque chose. Samuel n'en avait aucune idée. « Tu es impossible ! » Lui rétorqua Samuel à son tour avant de se mettre à rire. Brooke avait beaucoup d'humour et sa métaphore sur le fait qu'une femme est pu le faire transpirer le faisait doucement rire. « Mais c'est pour ça que tu m'aimes ! » Lui dit la jeune femme très sûre d'elle. Cela prouvait qu'elle n'était pas sérieuse et que Samuel allait pouvoir partir tranquillement courir afin de se changer les idées et surtout de se vider la tête comme il a l'habitude de faire. « Pas faux. » Lui répondit Samuel avant de lui déposer un tendre baiser et de franchir le seuil de la porte. Samuel se mit donc à courir jusqu'à la plage. D'habitude il allait plutôt au parc, mais il avait envie de changer. C'était important pour lui d'avoir quelques moments à lui. Il sentait qu'il avait besoin de solitude surtout si les amies de sa femme allaient débarquer. Ce n'est pas qu'être entouré de femmes ne lui plaît pas, mais parler de froufrous le fait littéralement fuir. Samuel continua donc de courir et après quelques dizaines de minutes il arriva enfin à la plage. Il s'arrêta quelques semaines pour boire de l'eau afin de repartir de plus belle. Samuel ne voulait pas perdre la forme parce qu'il était en permission. Une fois de retour dans la marine il allait devoir faire ses preuves alors ce n'était pas le moment de faiblir même si parfois c'était très tentant. A ce moment précis Samuel se sentait vraiment bien. Courir lui faisait se sentir vraiment calme et serein comme si rien de négatif ne pourrait lui arriver. C'était un peu utopiste de penser cela, mais de temps en temps cela ne fait pas de mal. Samuel était tellement dans ses pensées qu'il n'aperçu même pas Clara. Selon lui elle est une amie et une partenaire de sport. On pourrait croire que ce n'est pas faire play de courir avec une femme, mais Clara est une des rares sportives qu'il connaisse. Elle a un très bon niveau et se faire remettre en place par moment lui fait du bien. Samuel continua donc à courir avant de se faire retenir par quelque chose. Lorsqu'il se retourna il eu la bonne surprise de voir Clara. Elle était devant lui avec son grand sourire et sa tenue de sport. Visiblement les grands esprits étaient en train de se rencontrer puisqu'ils avaient eu la même idée. Samuel s'arrêta donc et porta son attention sur la jeune femme. Et bien, il y en a qui sont matinaux aujourd'hui ? Lui demanda Clara. Elle était toujours de bonne compagnie et cela plaisait à Samuel. Les gens frustrés cela l'agace plus qu'autre chose. D'autant plus que Clara a du répondant ce qui l'amuse beaucoup. Puis son esprit de compétition le pousse à se remettre en question ce qui est une bonne chose. « C'est beaucoup mieux sans touriste qui passe leur temps à se faire bronzer. Puis c'est le meilleur moment de la journée. » Lui fit remarquer Samuel avant de se mettre à sourire à son tour.

C'est beaucoup mieux sans touriste qui passe leur temps à se faire bronzer. Puis c'est le meilleur moment de la journée. Il a tellement raison. La plage est en elle-même, l'un des plus beaux endroits de la ville. Sincèrement. Mais elle est d'autant plus agréable à voir lorsqu'elle est vide. Lorsque c'est pseudo-surfeur sont rentrés chez eux, laissant place aux personnes talentueuses. Lorsque les gens ne sont pas en masse, aplatis au sol, sur le ventre à attendre, sans rien faire, que leur peau change de couleur. Non la plage, vide, est bien plus agréable. Eh bien, ravie de voir quelqu'un rejoignant mon avis. Dis-je souriant simplement. En partant courir de bonne heure on évite tellement de désagrément. Mais on voit tellement de choses positives en contrepartie. Voir le soleil se lever, petit à petit. Le voir chauffer, réchauffer le sable. Voir la mer s'activer, envoyer ses vagues s'abattre contre les rochers. Et venir caresser le sable encore lisse. On assiste également à l'éveil de cette partie de la ville. En douceur. Sans vitesse. On aperçoit les personnes prendre leur petit-déjeuner sur leur terrasse. On les voit partir travailler. Le matin, sur la plage, est définitivement le meilleur endroit de la ville. Comment vas-tu aujourd'hui ? Finis-je par demander. J'évite de lui demander s'il est prêt à se faire battre par une fille. Pour le moment, en tout cas. Je vais attendre un peu avant de rentrer dans le vif du sujet. Je le regarde et tente de me souvenir de notre première rencontre. Je tente de me souvenir de ce qui a fait débuter tout ceci. Mais à vrai dire, je n'y arrive pas. Pas dans les détails. Je me donne l'impression d'avoir une mémoire de vieille dame. Ou d'un poisson rouge, c'est à voir. Alors, que veux-tu faire aujourd'hui ? Dis-je, toute excitée. Bien sûr, il n'y a rien de romantique dans ma phrase. Vu de l'extérieur, cela peut peut-être porter à confusion, mais dans mon esprit et celui de Samuel, il n'y a rien. Et il n'y aurait jamais rien. Il est marié et heureux en ménage. Ce qui, bien que je l'envie, me rend heureuse pour lui. Et moi... et bien, il n'est pas nécessaire de dire que ma vie sentimentale est un fiasco. Total. Voir un homme et une femme ensemble, peut faire jazzer, surtout dans une ville comme Austen Valley. Où commérage est le sport le plus répandue. Mais soyons honnêtes, lui, comme moi, avons totalement passé l'âge de ce genre de commérage. Surtout que notre relation, n'a rien de romantique. Rien du tout. Nous courrons simplement. Ce qui engendre sueur, décoiffage et tenue ne mettant pas vraiment à son avantage. Autant dire que pour attirer quelqu'un ce n'est pas la bonne façon. Pas du tout même. Alors si certaines personnes voulaient parler, qu'elle parle. Cela ne me gêne pas. Et surtout, ne changerai rien à ma vie et à ce que je ressens pour Samuel. De l'amitié. Du respect. Rien de plus. Je sais qu'avec lui, je peux repousser toutes les limites qui me sont fixées. Et c'est ce dont j'ai besoin. Ce dont j'ai affreusement besoin. Être face à lui, a pour effet de rebooster totalement mon esprit de compétition. Et je sais que c'est pareil de son côté. Nos petits duels pour savoir qui est le plus sportif, le plus endurant, rythme notre amitié, la rendant unique. Nous ne sommes pas le genre enragés de la course, où tous les moyens sont bons pour faire tomber l'autre. Non, on a un esprit compétitif un peu plus, bisounours ? Oui, n'hésitant pas à payer à boire à la personne perdante et promettant de prendre une revanche, à la prochaine occasion.

Eh bien, ravie de voir quelqu'un rejoignant mon avis. Lui dit la jeune femme. Elle était toujours aussi souriante et cela mettait Samuel de bonne humeur. C'est amusant comme les autres autour de nous peuvent influencer sur des petits détails qui vont eux-mêmes influencer le reste de la journée. Samuel était donc ravie d'être tombé sur Clara et non pas sur quelqu'un d'autre qui aurait pu entaché sa bonne humeur et le reste de sa journée. « Les grands esprits se rencontrent. » Lui fit remarquer Samuel avant de lâcher un petit rire. Il n'essayait en aucun cas de la draguer étant donné qu'il était quelqu'un de fidèle. Samuel était marié et très heureux de plus il respectait trop Clara pour imaginer qu'elle serait le genre de femme à essayer de séduire un homme marié. Samuel apprécie beaucoup leur relation même si elle est basée surtout sur le sport. Comment vas-tu aujourd'hui ? Lui demanda Clara. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure qu'elle était sincère en posant cette question. Elle n'était pas comme les autres à demander cela par politesse. Elle semblait s'intéresser à Samuel et comment il allait. Cela lui faisait plaisir de voir qu'il n'était pas si invisible. « Je vais très bien même si je mourrais d'envie de sortir de chez moi. » Depuis quelques temps Samuel se sentait quelque peu oppressé. Il avait l'impression de toujours devoir choisir entre quelque chose lorsqu'il est avec sa femme ou alors avec la meilleure amie de sa femme. Il ne pensait pas que l'organisation de leur mariage allait être aussi compliqué. Cela ne lui parle pas du tout pour lui qui se considère comme un vrai mâle alors il prend tous les prétextes pour sortir de la maison. « Choisir tous ces trucs de mariage ça va finir par me rendre dingue surtout que je suis déjà marié. C'est vraiment un truc de filles. » Lui fit remarquer Samuel. Peut-être que si Samuel n'avait pas été marié ou encore fou amoureux de sa femme il aurait jeté son dévolu sur Clara. Après tout c'est une très bonne jeune femme. Samuel n'est pas aveugle et il avoue volontiers qu'avant c'était son genre de femme c'est-à-dire une femme joyeuse, souriante, avec un beau sourire etc .. Cependant Samuel est marié et heureux en ménage même si ce qu'il vient de dire montre le contraire. Ce n'est pas parce qu'il se plaint qu'il n'est pas amoureux. Clara doit faire le bonheur d'un homme du moins c'est ce que pense Samuel. Il l'imagine parfaitement dans une bonne relation du moins c'est ce qu'il lui souhaite. « Qu'est-ce que je ferais pas pour elle ? » Lui demanda Samuel. En réalité ce n'était pas vraiment une question. Il disait cela comme ça. Samuel savait qu'il ferait tout pour rendre sa femme heureuse même à organiser un second mariage alors qu'il se contenterait bien de ce qu'ils ont. Samuel es un homme simple pas compliqué contrairement à Brooke qui rêve d'un mariage de princesse. Cependant il respecte ça et fait tout pour lui offrir ce qu'elle veut même si parfois ce n'est pas évident à effectuer. « Désolé de te raconter ça. » Lui fit remarquer Samuel avant de baisser les yeux. Clara ne devait avoir aucune envie d'entendre Samuel se plaindre après tout elle est une femme. Clara doit attendre le moment de courir pour s'enfuir loin de lui qui se met à trop parler. Seulement mise à part ses amis militaires il n'a pas l'occasion de parler à grand monde pour le moment. Alors, que veux-tu faire aujourd'hui ? Lui demanda Clara. Elle semblait prête à courir et surtout prête à le battre. Clara avait cet esprit de compétition que Samuel aimait beaucoup seulement il ne pouvait pas la laisser gagner ni même la laisser penser qu'elle ait une chance de le battre. Samuel était sûrement aussi compétiteur qu'elle, peut-être parce que c'est un homme et que se faire battre par une fille à ses yeux est quelque chose d'humiliant. Samuel se décida donc à la taquiner un peu en lui répondant tout simplement : « Te battre comme à chaque fois. »

Citation :: L'orage commence à gronder.